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La féminité fait-elle la femme ?

A la naissance, la pulsion de vie de l’enfant consiste à :

  • Entrer en communication avec l’autre

  • Être nourri

C’est une question de survie pour le petit. En effet, si une relation forte s’instaure entre la mère et l’enfant alors tout le reste va suivre. Et pour ce faire, le petit est conditionné pour créer un lien fusionnel avec sa mère, d’où l’instinct du sourire. L’enfant s’aperçoit rapidement qu’à chacun de ses sourires, sa mère est aux anges. Dès la naissance, l’enfant attend d’être aimé de sa mère ; il veut être le seul désir de sa mère. Il veut l’exclusivité, être son tout.

Lorsque le nouveau-né est un garçon, la mère plonge dans l'inconnu. Le petit qu'elle a porté en elle, qu'elle tient maintenant dans ses bras, n'est pas comme elle. Le fils est non seulement différent de sa mère mais il est à ses yeux un représentant du sexe opposé, une complémentarité. La relation mère-fils est faite d’attachement et de séduction, de désir et de plaisir, elle est aussi modelée par ce que la mère y projette en matière d’idéal et par ce qu’elle transmet de son propre rapport au masculin. Le garçon est alors positionné par sa mère en tant que garçon aussi sa recherche identitaire est facilitée.

Lorsqu'une femme met au monde une petite fille, elle sait un peu à quoi s'attendre. En effet, elle voit en sa fille son propre corps. Elle fonctionne instinctivement, en se référant à sa propre expérience et sa propre relation avec sa mère. Elle ressent pour sa fille de l’amour mais pas de désir. Adulte, la femme recherchera à relier les deux : être aimée et être désirée. De ce fait, la femme ne sera jamais satisfaite de ce qu’elle a, de ce qu’elle est et elle visera toujours un autre corps que le sien.



A dire vrai, la recherche identitaire est plus difficile pour la fillette. Son corps ne ressemble ni à son père, ni aux formes de sa mère. Ce qu’elle pourrait partager avec sa mère se trouve caché à son regard et personne ne lui en parle du reste, il est le seul repère sexuel comparable à celui de sa mère c’est à dire le clitoris. En ne parlant pas à la petite fille de cette partie sexuée de son corps, on lui refuse un positionnement identitaire clair.

La fille se croira obligée toute sa vie de prouver qu’elle est bien une femme. Elle se retrouve dans un dilemme où l’identification (être comme) prend le pas sur l’identité (être soi) et où le faire semblant prend le pas sur l’authentique.


Alors que le garçon est désiré pour ce qu’il est, la petite fille est désirée selon une échelle de valeurs. Elle doit être douce, affectueuse, coquette…elle est donc reconnue sous certaines conditions qui ne tiennent pas compte de son sexe alors que le garçon, lui, est reconnu d’emblée comme garçon.

Non reconnue comme petite fille sexuée, elle va donc se déguiser en maman-femme, empruntant des artifices, rouges à lèvres, talons…pour se farder plus tard en une autre femme que celle qu’elle est. La femme commence dès l’enfance à se mentir en se donnant des preuves de féminité. Son sexe réel ne suffit pas, comme si la femme n’est pas une femme de nature, comme si son sexe n’était pas signifiant de sa féminité.



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